Pourquoi le Bouletmaton ne pouvait que vous plaire ?

Le hashtag #Bouletmaton s'est retrouvé en Top Tweet, à peine deux heures après son lancement. Pourquoi cette opération est-elle un carton ?

Il est 18h02 lorsque le fameux dessinateur, auteur et blogueur Boulet, sous son blase @Bouletcorp, poste un tweet sous le hashtag  #Bouletmaton. Un tweet invitant ses +107.000 followers à se rendre sur une petite application très simple mais diablement efficace : un photomaton, « à la manière de » Boulet. Le hashtag « #Bouletmaton  » va se retrouver en Top Tweet à peine 2h plus tard. J’ai voulu essayer de comprendre pourquoi cette opération est si géniale.

Que d'émotions

Tout d’abord, parce que le teasing a été bien mené. Nous sommes Vendredi soir. Une trentaine de minutes avant de poster le lien du projet, Boulet poste un aperçu sous forme de capture d’écran suivi de deux tweets à propos de ce projet secret et du travail qu’il a demandé. D’emblée, nous voilà prévenu(e)s : le résultat devrait être spectaculaire. Boulet étant un auteur à la communauté fidèle, qui apprécie autant le bonhomme que son travail, l’aspect sympathie et affectif sont déjà assurés avant même le lancement.

Une demi-heure plus tard l’annonce est faite, sous forme de GIF animé, permettant de se rendre compte du nombre potentiel de combinaisons faciales qu’il est possible d’imaginer. On peut alors découvrir l’interface du fameux photomaton par nous-même. La surprise et l’amusement succèdent alors à une attente qui a été de courte durée, La suite, jalonnée d’émotions positives, se passe de longs discours.

En bref

Pourquoi c’est chouette ?

L’interface se prend en main immédiatement. On est sur une appropriation qui est quasiment de l’ordre du réflexe : Notre auto-portrait au centre, les boutons présentant les différentes zones personnalisables immédiatement reconnaissables en haut et enfin les flèches en dessous, pour changer le résultat de telle ou telle zone active. Un rapide calcul mental confirme que la personnalisation de notre portrait est vraiment très étendue, comme le GIF animé de l’annonce le laissait penser.

Progressivement, on se positionne dans une attitude de « zapping » attentif, qui pourrait rappeler la même micro-montée d’adrénaline qu’un Tinder pourrait provoquer.

Le bouton « Suivant » entretien la surprise et l’amusement en fonction du résultat sur notre bouille qui se dessine progressivement.  C’est vieux comme le monde mais quand c’est bien fait …

Dans la foulée on remarque que la fonction de partage est subtilement mise en avant : On peut télécharger notre avatar, l’envoyer par email, et bien entendu le partager sur Facebook & Twitter,  What else ?

Ne nous leurrons pas. Si l’on prend le temps de faire un premier auto-portrait, c’est pour une raison toute simple : cela va amuser nos ami(e)s car le portrait sera étonnamment ressemblant pour ceux qui nous connaissent. Si le portrait propose une expression qui nous caractérise de façon fidèle, c’est gagné !

Pour ceux qui se sont vraiment pris au jeu, commence alors la seconde manche : faire le portrait de quelqu’un d’autre. Des essais supplémentaires pour représenter un proche ou un personnage de fiction, un acteur, une chanteuse, etc. qui vont enrichir la galerie collective qui se constitue avec l’ensemble des œuvres de la communauté. Entre deux, les fans en profitent pour changer leur photo de profil au profit de leur nouvel auto-portrait façon Boulet. Dès lors, la machine ne peut plus s’arrêter ! Les personnes pas encore au courant du mouvement en marche commencent à remarquer le changement d’avatar de leurs amis, qui partagent volontier le lien vers l’application, et ainsi de suite …

Pour achever le tout, petite piqûre de rappel de l’auteur en milieu de matinée pour les retardataires dont j’ai fait parti. Moins de 24h plus tard, la galerie compte plus de 45000 portraits, sans compter ceux non-enregistrés du fait de soucis techniques liés à la surpopulation soudaine sur le serveur du site. De manière générale, un serveur qui plante à cause de l’affluence, c’est plutôt un bon indicateur non ? Un désagrément que l’on pardonne bien volontier, tant l’expérience utilisateur est positive et dans la lignée du travail de ce sympathique dessinateur.

Un grand merci pour ce travail, M. Boulet et Zanorg qui m’aura occupé une bonne partie de mon samedi après-midi.