Phonebloks, le smartphone modulable

En Septembre 2013, le grand public commençait à entendre parler du concept du jeune hollandais Dave Hakkens : Phonebloks, le téléphone modulable pour lutter contre l'obsolescence programmée.. Quelques mois plus tard, l'idée fait son chemin.

Mettre fin à l’obsolescence programmée

En Septembre 2013, le grand public commençait à entendre parler, de manière retentissante, du concept du jeune hollandais Dave Hakkens : Phonebloks, le téléphone modulable pour lutter contre l’obsolescence programmée. Une idée qui germe dans sa tête depuis Décembre 2012. Moins d’un an plus tard, Hakkens poste donc une vidéo sur Youtube qui va récolter plus d’un million de vues en 24h. 

Son constat est très simple et va trouver un écho immédiatement auprès des consommateurs d’électroniques que nous sommes tous à différents degrés : Lorsque nous jetons un produit électronique (appareil photo, lecteur mp3 et bien entendu smartphone), nous le faisons car il est tombé en panne, et bien souvent à cause d’un seul composant, quelqu’il soit. Le reste de l’appareil a beau être intact, plus rien ne fonctionnera. Bien sûr, les constructeurs avancent bien souvent le terrible diagnostique : L’appareil doit être remplacé. (après expiration de la garantie, bien souvent).

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Le premier jet du concept Phoneblock

Un gaspillage financier et écologique auquel le jeune designer a décidé de dire « stop » avec cette vidéo, publiée le 10 Septembre 2013, qui en appelle aux investisseurs et industriels pour produire son idée : Un téléphone construit sur un exo-squelette, dans lequel se grefferait des composants adaptés à vos besoins et surtout remplaçables, via un Storede composants en ligne. 

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Vous accordez beaucoup d’importance à la quaité de vos photos ?
Greffez un composant de caméra plus important à votre smartphone

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Vous passez votre temps à aller sur internet depuis votre smartphone ?
Remplacer le composant de stockage par une plus grande batterie. 

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…ou bien optez pour une version avec uniquement les composants vitaux.

De Phonebloks au Projet ARA de Google

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’appel de Dave Hakkens sera entendu au-delà de ses espérances. En Octobre 2013, une campagne est lancée sur Thunderclap, une plateforme qui a pour vocation de faire entendre votre idée ou message pour lequel les visiteurs peuvent apporter leur soutien moral. Résultat : +960.000 supporters et une visibilité de 380.000.000 de personnes via les réseaux sociaux, pulvérisant tous les objectifs fixés.

Dans la foulée, Phonebloks annonce un premier partenariat avec Motorola (qui appartient alors à Google), et dont la branche Mobility est elle-même rachetée deux mois plus tard parLenovo, le géant chinois, pour 2,91 milliards de dollars. Google conserve néanmoins un porte-feuille de brevets détenus jusqu’alors par Motolora. Nous sommes en Janvier 2014, l’équipe bossant sur Phonebloks intègre Google sous l’étendard de l’Advanced Technology and Projects group (ATAP) et le projet est rebaptisé  » Project Ara « .

Les évènements vont alors s’accélerer puisque le 3 Avril 2014, une vidéo est publiée sur le site de Phonebloks, montrant les coulisses du projet Ara et présentant l’équipe technique qui travaille activement dessus.  On y découvre que le smartphone sera proposé en 3 tailles différentes avec un prix de départ à 50$. De plus, on y apprend que les modules seront fixés à l’Endosquelette grâce à un système d’électro-aimant qui devrait garantir leur fixation en cas de chute du mobile. Comble de la modernité, les composants sont imprimés grâce à une imprimante 3D ce qui devrait permettre une floppée de personnalisations visuelles. Enfin, inutile de préciser que le téléphone embarquera Android.

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Dans la foulée, le 15 et 16 Avril 2014 s’est tenu la première « Project Ara Developers Conference » au Computer History Museum à Mountain View, en Californie, ville où est justement situé le siège de Google. Lors de cette conférence, Google a livré le Module Developper Kit, dispositif qui devrait permettre aux développeurs de commencer à plancher sur la conception de modules pour ce smartphone du futur. Suite à cela, silence radio complet.

Google I/O 2014 : premier prototype

Il faut attendre la  Google I/O du 25 et 26 Juin 2014 (conférence annuelle organisée par Google, sur 2 jours, présentant les grandes lignes à venir du géant américain) pour avoir des nouvelles du Projet ARA et voir apparaître le premier prototype fonctionnel, présenté par Paul Eremenko, directeur du projet.

Pardon. Disons « potentiellement fonctionnel » puisque lors de la démonstration, l’appareil a lamentablement planté et le modèle présenté semblait s’être fracassé sur le sol juste avant. A peine perturbé par cet échec, Eremenko clôt sa présentation quelque peu bancale en admettant qu’il reste encore un peu de travail mais « qu’ils y arriveront » avant que la première version commerciale du projet ARA ne voit le jour… dès Janvier 2015 ! 

Entre temps, le projet est rentré dans sa phase « BETA », au même titre que les Google GLASS. Une centaine de chanceux tirés au sort vont ainsi pouvoir tester l’appareil en exclusivité, ce qui devrait donner les premiers retours utilisateurs puis les corrections qui en découleront. Selon Google, ce mobile pourrait disposer d’une espérance de vie de près de 6 ans.

En terme de tarifs, on entend parler d’une fourchette s’étendant de 100 à 700$, dépendant bien sûr de la taille du modèle ainsi que les modules qui y sont greffés. Rendez-vous donc en Janvier, pleins d’espoir, pour découvrir ce qu’il en sera.

Espérons cependant que le Projet ARA ne sera pas victime de son succès en proposant une sortie trop précipitée qui collectionnerait les bugs de la première heure ou que le SAV n’arriverait pas à suivre, et qui rendrait l’achat des premiers modèles périlleux, comme cela est bien trop souvent le cas lorsque l’on parle de smartphone. (Oui WIKO, je pense à vous, notamment).