Indépendant : bilan après 36 mois

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Date de publication

il y a 3 ans

Le 26 septembre 2021, je fêtais mon 3e anniversaire d’activité en freelance, l’air de rien. La première réflexion qui m’est venue c’est de ne m’en rendre compte que le lendemain, comme si c’était finalement un non-événement ( dans le fond ça l’est probablement un peu ).

La seconde fut de réaliser qu’il m’aura fallu devenir indépendant pour passer le seuil des trois années consécutives au sein de la même structure sans vouloir en partir / que les choses tournent au vinaigre : il aura donc fallu que que cela soit au sein de la mienne. Constat plutôt révélateur de mon tempérament …

Alors quoi retenir de cette troisième année “presque” normale ?

NDLR : L’article suivant ne contiendra pas les mots suivants : pandémie mondiale, vaccination, COVID, télétravail. Promis.

Business / Financièrement

Ha ! le nerf de la guerre… Je peux déclarer que je vis correctement de mon activité, sans (plus trop ?) me demander de quoi demain sera fait et comment remplir le frigo. Un cap important qui commençait tout doucement à s’amorcer en année 2, flirtant avec le niveau de revenus que je pouvais avoir connu à l’époque du salariat. Les objectifs fixés en janvier 2021 étaient sûrs d’être atteints dès juillet, (ce qui – entre nous – arrive encore à me scier les pattes de surprise).

Niveau répartition, l’activité est toujours divisée en deux tranches quasiment identiques entre l’enseignement et la conception de sites web. Rien de neuf à ce niveau, cette répartition me convenait déjà et je l’entretiens volontairement. Jamais tous les œufs dans le même panier. Jamais. Autant pour la tête que pour les finances.

L’année 2021 devrait se terminer avec une croissance d’environ 25-30% si mes calculs sont bons ( donc sans doute pas ) et je me retrouve même à surveiller le fameux seuil de TVA des micro-entreprises, “problème de riches” (n’ayons pas peur des mots …) que je n’aurai pas pensé rencontrer – ou bien pas si rapidement en tout cas – dans mon aventure.

Enseignement

150h. C’est à peu près le nombre d’heures dispensées en cours, atelier, workshop, auprès de 4 écoles ( avec une répartition très inégale entre elles). Pour Septembre 2021- Juin 2022, ce nombre atteint pour le moment 204h, ce qui sera sans doute ma limite en terme de disponibilité. UI / UX Design, HTML / CSS, WordPress, l’ensemble de mon quotidien professionnel finit peu à peu par être posé sur un slide Canva. Pas de raison de réduire la voilure pour le moment : l’exercice me met toujours autant face à moi-même, m’épuise, m’exalte, rend plus efficace et ciblée ma veille jour après jour. À première vue, tant que cela sera aussi riche et formateur, je continuerai.

Les projets clients

Curieusement, le portrait-robot de mes projets clients se dessine assez aisément : on parle de femmes entrepreneuses ( 95% du cas ), exerçant dans le conseil ( développement commercial, développement industriel), l’économie solidaire, la restauration, l’événementiel, la santé ou le bien-être, mais aussi libraire, avocates, illustratrices, etc. Des femmes qui en veulent et que je suis fier d’accompagner et suivre.

Le reste du temps, des équipes mixtes et paritaires dont les activités font avancer à leur échelle un peu le monde dans un sens dans lequel je suis le plus souvent en phase. Et ça, ce n’est pas rien !

Équilibre pro & perso / bien-être

Bon, si on se connait depuis suffisamment longtemps, inutile de se mentir : c’est sur ce thème que tout se joue réellement pour moi. Comme chaque année, je suis toujours un peu mitigé sur ma propre gestion émotionnelle des évènements.

Après une seconde moitié 2020 “compliquée” marquée par la disparition de mon papa, sans pour autant flancher totalement, je me suis surpris à reprendre du poil de la bête dès que le cadran a indiqué une nouvelle année, signal d’une nouvelle page à écrire dans “ce monde d’après”. La volonté de mon père était que je puisse m’assurer un toit sur la tête, il en a été ainsi, avec un projet d’achat d’appartement. Projet évidemment chargé de symboles : faire les bons choix par moi-même en tant qu’Homme et nouveau trentenaire, défendre le bilan de mon activité auprès d’une banque pour qu’elle m’accompagne sur ce projet, gérer toute la paperasse liée à une mise en location, etc … Je retiendrai surtout que je ne me lancerai pas tous les ans dans ce genre d’activité parallèle tant la retombée en a été violente physiquement. Il fallait le faire, ça a été fait. Le moi du présent en a bavé, le moi du futur m’en remerciera.

De manière générale, je suis – et resterai probablement – toujours assis dans un petit wagon glissant sur les rails de montagnes-russes même quand la situation est calme. Certaines choses débiles ou anodines me bousculent encore démesurément sans prévenir : la bonne évaluation de la charge mentale ou de travail (et ma capacité à l’encaisser) dans le temps ou le fait de m’octroyer sereinement des congés (problème déjà existant quand j’étais salarié) notamment. Tout me paraît impressionnant tant que je ne l’a pas gravi à bord mon petit wagon. C’est épuisant mais j’ai fait mon deuil d’être un type instinctif dans ses prises de décisions. J’analyse, j’hésite, je change d’avis mais les choses sont rarement flamboyantes avec moi. C’est ainsi.

À l’inverse je constate que je présente dorénavant quelques automatismes solides en ce qui concerne la comptabilité, la relation commerciale, mes méthodologies de travail, la préparation d’ateliers ou bien face à un groupe en formation.

Je commence tout juste à mesurer où investir beaucoup d’efforts qui seront tôt ou tard payants mais curieusement je n’identifie pas encore assez vite quand je perds littéralement mon temps à mettre des billes dans un sac troué. Et même une fois le constat fait, le lâcher prise n’est pas vraiment une spécialité de la maison mais je me soigne, un peu.

Toujours en 2021, je me suis aussi efforcé de travailler sur l’endurance et le corps (moi qui avait toujours misé sur ma tête pour m’en sortir). Pas forcément très flambeur, je me suis autorisé mon plus gros craquage / investissement en m’offrant un bureau “assis / debout” ainsi qu’un tapis de marche. Ne rêvez pas, pas de “Miracle Morning” pour autant, mais l’ostéo’ serait sans aucun doute fier de moi. Et quand je ne marche pas, je pédale en fin de journée. Distance parcourue depuis fin juin : 385 km. Je me suis renseigné depuis, le périmètre de la France métropolitaine fait 2 913 km. Il y a encore du boulot.

Expertise / apprentissage

Et puisque l’on parle de “mindset“, comme on dit dans la Startup Nation, voilà une transition toute désignée vers ce qui a orienté le plus ma veille cette année : la psychologie. Celle de l’entrepreneuriat dont je parle depuis tout à l’heure bien sûr, celle de mon client parfois, mais surtout celle de l’utilisateur qui utilisera les interfaces que je conçois, que développe ou encore celles que les étudiants que j’accompagne tout au long de l’année prototypent sur leurs logiciels. J’ai appris beaucoup sur ce que la recherche en psychologie met à profit pour servir au mieux l’ergonomie. Le fonctionnement du cerveau – s’il fallait encore le prouver – est une mécanique vraiment dingue à découvrir.

Durant l’été, le sujet de mon niveau de formation a été soulevé lors d’un entretien. Je n’ai jamais eu à rougir de mon parcours académique et de ma licence pro (bac+3) obtenue en 2014. Mais il n’est pas impossible que je doive un jour aller plus loin pour pouvoir continuer d’enseigner auprès d’étudiants de Mastères. Une idée qui fait son chemin depuis, glanant petit à petit des informations sur la VAE. Aucune chance cependant que cela soit en 2021, comme dit plus haut j’ai eu ma dose de “side-project” pour un moment.

Et pour l’année 4 ?

Cette année 3 aura été celle de la consolidation. L’année 4 pourrait être celle de l’affirmation (ça sonne au moins aussi bien que les titres des tomes de Twilight). J’ai la volonté de développer convenablement mon offre de Conseil pour changer un peu de la production design / code. Je veux pouvoir auditer plus souvent des services numériques et mobiliser ce que je découvre en préparant mes ateliers. L’idée d’enregistrer de l’audio ou de la vidéo (proposer une formation en ligne ?) fait des va-et-vient dans mon esprit. Impossible de dire quand j’ouvrirai vraiment cette porte, si elle doit être ouverte. Comme je l’ai dit, je ne suis pas toujours le type le plus affirmé dans ses prises de décisions.

Et puis, pour le reste “faire de mon mieux”, et cela sera déjà pas mal !

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